« J’ai pleuré lorsque j’ai eu mon fusil en main. (…) Je n’étais plus désarmé. Pour la première fois je pouvais me défendre. » Beaucoup de réfugiés juifs allemands ayant combattu contre l’Allemagne nazie aux côtés de la coalition anti-hitlérienne ont éprouvé les mêmes sentiments que le célèbre écrivain Stefan Heym. Ils avaient été persécutés en Allemagne et y revenaient en libérateurs.
L’exposition temporaire met en lumière des destins inconnus, mais aussi des biographies de personnalités célèbres comme le prix Nobel de la paix Henry Kissinger, l’écrivain Stefan Heym ou le journaliste Ernst Cramer.
Elle évoque aussi les histoires de fuite, souvent dramatiques, et les nouveaux départs généralement difficiles dans les pays d’accueil. En 1943 au plus tard, toutes les armées alliées ont enrôlé des juifs allemands. Ils combattent en Afrique du Nord, en Sicile ou débarquent lors du « Jour J » en Normandie. Après la victoire sur l’Allemagne nazie, ils contribuent au sein de l’administration militaire à bâtir l’avenir politique du pays et prennent part à la dénazification, à la rééducation et à la création d’une presse écrite et de chaînes de radio démocratiques. Certains anciens réfugiés sont envoyés en mission dans leur région d’origine, où quelques rares d’entre eux croisent même leurs anciens bourreaux. Le retour est particulièrement atroce pour ceux qui vivent au plus près la libération des camps de concentration.Des pièces originales, des photographies et des interviews saisissantes de témoins font ressurgir du passé ces destins mémorables. L’exposition temporaire illustre quatorze biographies mouvementées et émouvantes qui complètent les récits de souffrance et de sacrifice des juifs allemands sous le signe de la politique d’extermination nazie.
L’exposition temporaire est la contribution du Musée des Alliés à l’année thématique « La diversité anéantie. Berlin 1933-1938-1945 ». Le catalogue de l’exposition en anglais, français et allemand est en vente au musée.
